Clarke nait à Dublin en 1889, où
son père artisan produit, entre autres, des
vitraux. On connait les dessins de Clarke, souvent
et injustement comparés à Beardsley,
ils sont l'oeuvre d'un maître-verrier,
métier auquel il a consacré la
majeure partie de sa vie. Il étudie dans le
studio de son père et pendant une courte
période à Londres. En 1909 il
travaille aux aspects créateurs de
l'élaboration du vitrail. La même
année lui est attribué une bourse
d'études et débute les cours à
l'école d'art de Dublin.
Londres 1913, il fait le tour des
éditeurs cherchant un travail
d'illustrateur. George Harrap devine son
génie et l'emploie pour une édition
des contes d'Andersen dans une édition de
luxe - presque sans précédent pour le
premier emploi d'un très jeune illustrateur.
Ce travail l'occupera plusieurs années et
verra finalement le jour en 1916. En même
temps, Harry travaille aux contes
d'Edgar Poe.
Clarke n'est pas simplement illustrateur.
Considérer seulement cet aspect de sa
créativité est trompeur, le vitrail
est sa carrière, sa vie. Il continue
à soumettre ses oeuvres aux concours et un
de ses panneaux, le baptême de la rue Patrick
a été choisi pour une exposition en
1914. Il vient à Paris pour étudier
les vitraux des grandes cathédrales. Il
soumet ses recherches pour les vitraux de la
chapelle de Honan à liège et
créera par la suite cinq vitraux
étourdissants, en 1916-17, qui feront sa
réputation.
L'engouement pour les Arts décoratifs
déclenche une réapparition de l'art
irlandais, Clarke conçoit des tissus et des
mouchoirs, des cadres et des lanternes
parallèlement à son travail de
maître-verrier. Le travail sur les
illustrations pour Andersen et Poe, étendu
de 1913 à 1919, s'en ressent. Il
conçoit des vitraux pour une douzaine de
mémorials de guerre, des chapelles, aussi
bien que plusieurs panneaux pour des commandes
privées.
|
Dans ses illustrations, Clarke transpose les
techniques de vitrail qui lui sont
familières. Le Web n'est pas le plus
approprié pour reproduire son dessin aux
fines lignes blanches sur fond noir. D'autres
livres illustrés suivront (contes de
Perrault, le Faust, et les poésies choisies
d'Algernon Charles Swinburne) comportant des
dessins au crayon et à l'encre ou au lavis.
Ses techniques et talents de maître-verrier
et d'illustrateurs ont souvent surpassé le
travail des artistes de son époque. Le
vitrail de Genève (1929) montre comment il
pouvait être créateur et audacieux
dans un support avec lequel il était
techniquement difficile de composer et d'innover.
La pathologie a infesté une grande partie
des dernières années de sa vie. Il a
travaillé à un rythme fébrile
créant des illustrations en verre et des
livres tout en essayant de faire vivre le studio,
que lui et son frère Walter ont
dirigé après la mort de leur
père en 1921. Walter est mort en juillet
1930 et Clarke a travaillé encore plus dur,
en dépit de sa maladie, pour établir
la reconnaissance de son studio nouvellement
formé. Il est mort début 1931. Il
avait 41 ans.
|