Groupe de langues comprenant les
groupes balte, albanais,
arménien, celtique (dont le breton), germanique (dont les langues scandinaves et
anglo-saxonnes), grec, indo-iranien
(dont le persan, le
sanskrit, le bengali), italique
(dont les langues romanes)
et deux groupes éteints : l'anatolien (dont le hittite), et le tokharien (situé en Chine).
A la
fin du XVIIIème siècle, l'étude du
sanskrit (langue très ancienne, antérieure au
grec et au latin) révèle de nombreuses correspondances
entre cette langue et la plupart des langues d'Europe.
En
1816 qu'un linguiste allemand,
Frank
Bopp, proposa le terme
d'indo-européen pour désigner cet ensemble
linguistique. Ainsi, au cours du XIXème siècle, de nombreuses études
comparées ont eu pour but d'essayer de reconstituer une partie
de la langue originelle commune : le proto-indo-européen.
En
utilisant les lois de transformation phonétique, on note que
les mots maharadjah (sanskrit) et magnus regis (latin) sont construit
de la même façon ; maha/magnus et radjah/regis ont
la même filiation, et ces deux mots signifient "grand roi".
C'est
avec cette méthode comparative que l'on peut reconstituer le
proto-indo-européen. Prenons le mot désignant "cheval"
(animal domestiqué par les Indo-européens)
est :
en sanskrit : açva |
en iranien : aspa |
en gaulois : epo |
en grec : hippo |
en latin : equus |
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De ces éléments
on reconstruit un mot indo-européen
primitif : ekwos.
Mais
plus qu'une langue, c'est vraisemblablement un ensemble de dialectes
originels, difficilement datable. Les seules données sont
celles de l'archéologie, mais elles restent incertaines. S'il
est sûr que dès 2000 avant J.C., le hittite, le
sanskrit et
le grec
étaient
déjà des langues distinctes, il serait bien aventureux
d'établir la date à laquelle la "langue" originelle
était encore unifiée.
Autant que la datation, la localisation du berceau
indo-européen est problématique. Une hypothèse
récente situe vraisemblablement le foyer indo-européen
en Anatolie, dans l'actuelle Turquie.
Cette identité linguistique
commune a véhiculé un fond culturel commun. On retrouve
dans ces cultures, la même combinaison de trois fonctions
hiérarchisées (souveraineté, force,
fécondité). Cette structure tripartite est
reflétée, par exemple, dans les castes en Inde, dans la
triade archaïque de la religion romaine antique comprenant,
Jupiter (dieu souverain), Mars (dieu de la guerre), Quirinus (dieu
agraire, dieu fécond), ou encore dans la société
des trois ordres de l'Europe médiévale (les oratores,
ceux qui prient la fonction religieuse étant liée
à la fonction souveraine ; les bellatores, ceux qui
combattent ; les laboratores, ceux qui travaillent).
Il est
encore très facile aujourd'hui de se rendre compte de
l'origine commune de ces langues. Il suffit de regarder les
principales langues européennes : par exemple, en
français, on notera la construction semblable des mots nuit et
huit. Et bien il en va de même en anglais (night et eight), en
allemand (nacht et acht), en italien (notte et otto) et en espagnol
(noche et ocho). Ou encore, en prenant le mot désignant cette
couleur: bleu, blue, blau, blu. Ah! non, pas en espagnol, où
bleu se dit azul; cela est dû au passé historique de
l'Espagne. Azul est d'origine arabe, l'arabe appartenant à un
autre groupe linguistique, les langues
sémitiques...(tableau)